L’iléostomie est un dispositif qui consiste à dériver une partie de votre intestin grêle (l’iléon) vers la surface de votre ventre où il débouche sur une poche qui récolte les selles. Dans le cas d’une iléostomie temporaire, cette déviation du système digestif permet au reste du circuit d’être soigné ou au repos pendant une certaine période. En cas de dégâts irréversibles, l’iléostomie peut être permanente. Dans un cas comme dans l’autre, une alimentation relativement classique est possible avec toutefois des précautions et ajustements nécessaires. En effet, ce dispositif a un impact sur votre digestion et sur votre capacité à absorber les nutriments.

Comprendre l’Impact de l’Iléostomie sur la Nutrition


Avec une iléostomie, le transit intestinal est raccourci. De fait, la nourriture ne transite plus par des sections de votre système digestif qui ont pourtant un rôle dans l’absorption des nutriments et dans la transformation des aliments en matière fécale.

Car c’est dans l’iléon que les glucides, lipides, protéines, électrolytes et vitamines sont extraites des aliments et passent dans le sang. Ainsi, selon la situation de votre iléostomie – plus ou moins haut sur votre iléon – vous aurez plus ou moins de nutriments qui seront absorbés.

Système digestif sans iléostomie

Ensuite, logiquement après l’iléon, c’est au gros intestin (aussi appelé colon) qu’appartient de traiter le reste de ces aliments. Il en absorbe l’eau que l’intestin grêle n’aurait pas eu le temps de capter.

Par conséquent, les personnes avec une iléostomie doivent souvent faire face à des défis tels que la déshydratation et des carences en nutriments. Il est donc primordial pour eux de porter une attention particulière à ce qu’ils mangent.

Importance de l’Équilibre Alimentaire


Évaluation des aliments

Les repas doivent être adaptés en fonction de votre transit, de votre état nutritionnel et de votre confort. Il est en effet important d’identifier rapidement les aliments non tolérés (qui provoquent des douleurs abdominales, des irritations de la stomie, une augmentation du débit de la stomie, etc.). Pour cela un relevé alimentaire peut être mis en place.

Ce procédé consiste à noter pour chaque repas les ingrédients consommés, avec les quantités et modes de cuisson, votre ressenti intestinal quelques heures après le repas, ainsi que la texture de vos selles et les éventuels gènes que vous ressentiriez au niveau de la stomie. Vous pouvez réaliser le relevé vous-mêmes mais votre diététicienne vous aidera à l’interpréter pour comprendre quels sont les aliments responsables des symptômes désagréables.

Une fois les aliments irritants identifiés, vous pourrez adapter votre alimentation. Tout est une question d’équilibre : préférences personnelles, associations des aliments, quantités consommées,… Notez également qu’un aliment identifié comme non toléré à un moment ne le sera pas forcément de manière définitive. Vous pourrez tenter une nouvelle introduction au moment qui vous semblera opportun.

L’objectif est un retour vers une alimentation la plus équilibrée et diversifiée possible.

Conseils nutrition pour porteurs d’iléostomie

1. Manger des petits morceaux

Pour faciliter la digestion, consommez vos aliments en petits morceaux et prenez le temps de bien les mâcher. Le broyage mécanique et l’action de la salive permettent une meilleure digestion et assimilation car cela « mâche » littéralement le travail pour votre système digestif.

2. Enrichir ses repas

En raison du “syndrome de grêle court”, vous n’absorbez qu’une partie des nutriments et de l’énergie présente dans vos repas. Pour pallier à cela, il faut enrichir vos repas, c’est-à-dire augmenter l’énergie présente dans les plats en ajoutant du beurre, du fromage râpé, des œufs, de la poudre de lait, du fromage fondu, de la crème, etc.
Des collations fréquentes peuvent également contribuer à augmenter votre apport calorique tout au long de la journée.

3. Consommer des féculents

Pâtes, riz, semoule, pommes de terre, pain,… Il est indispensable d’avoir une portion de féculents à chaque repas. Ceux-ci permettent effectivement de ralentir le transit et de réduire la fréquence des selles. Privilégiez dans un premier temps des féculents raffinés (« blancs »). Les aliments « complets » sont en effet riches en fibres pouvant augmenter le volume des selles.

4. Vigilance sur certaines protéines

Du côté des protéines, vous pouvez consommer selon vos préférences des protéines animales ou végétales, avec quelques précautions.

Les produits laitiers ne sont pas à proscrire en systématique mais peuvent apporter un inconfort chez certaines personnes (ballonnements, flatulences, selles molles,…). Nous recommandons d’observer comment votre corps réagit et d’ajuster votre consommation en conséquence.

Les légumineuses (haricots, lentilles, pois, fèves, arachides,  soja,.etc.) sont à introduire en dernier, encore une fois, en fonction de vous et du débit de votre stomie. Il faudra les privilégier sous forme mixée – type houmous – ou dans une soupe.

5. Les légumes : à intégrer au fur et à mesure

Lors de la réintroduction des aliments à base de fibres, il sera indispensable d’introduire 1 aliment par repas. Cela vous permettra d’identifier plus facilement l’aliment responsable d’une intolérance.

Privilégiez d’abord les légumes peu fibreux : carottes, endives, pointes d’asperges, blanc de poireaux, laitues, betteraves, courgettes, tomates, courges. Veillez à bien les éplucher et épépiner, et consommez-les de préférence sous forme de potage et/ou purée.
Les autres légumes sont à introduire également un par un et toujours bien cuits.

Attention aux légumes crucifères :
Réintroduisez en dernier les choux, choux de Bruxelles, choux fleur et autres, toujours en fonction de votre transit et en petite quantité dans un premier temps. Bien connus pour être difficiles à digérer et source de flatulences, ces choux pourraient vous gonfler vous et votre poche, dans tous les sens du terme.

6. Les fruits : en compote d’abord

Privilégiez dans un premier temps les fruits sous forme de compote fine, en compotée ensuite, puis cuits entiers ou en gros morceaux et enfin bien mûrs.
Evitez les pruneaux car ils ont des propriétés laxatives.

Fruits et légumes :
Guide des textures, de la plus facile à la plus difficile à digérer
Frise des textures pour alimentation en cas d'iléostomie
  • Liquide : Jus, soupe ou bouillon
  • Purée/compote : Cuits réduits en purée
  • Écrasée : Cuits écrasés à la fourchette
  • Morceaux cuits : Fruits ou légumes que la cuisson a rendu tendres, coupés en morceaux avant ou après cuisson
  • Crudités : Légumes ou fruits crus

7. Ne pas hésiter à saler vos plats

Premièrement, le sel va permettre de retenir l’eau présente dans votre alimentation et ainsi limiter les diarrhées (ennemi public n°1 de tous les stomisés). Ensuite, le sel (sodium) qui est en toute logique un sel minéral s’avère également indispensable pour

  • l’équilibre acido-basique et le ph de votre sang,
  • la transmission des messages nerveux entre votre cerveau, vos muscles et le reste de votre corps (vous vous souvenez du petit personnage blanc et maigre qui courrait très vite dans « Voici la vie » ?),
  • l’absorption de l’eau par votre organisme,
  • l’absorption d’autres nutriments à travers la membrane de vos intestins.

Or, votre système digestif étant raccourci, les opportunités d’absorption sont moindres et le risque de manque bien présent. Ainsi, en cas de carence en sodium, vous risquez de vous sentir anormalement fatigué et/ou faible, avec une tension trop basse et surtout déshydratés.

Salez donc vos plats à l’envie. N’hésitez pas également à consommer des biscuits apéritifs, de la charcuterie, des bouillons salés de légumes ou de viandes, du fromage,…

8. Rester hydratés

Il est recommandé à tout adulte de boire entre 1,5 et 2 litres d’eau par jour. C’est d’autant plus vrai pour les personnes stomisées car une grande partie de l’eau consommée est évacuée dans la stomie avant qu’elle ne puisse être absorbée par l’organisme. De plus, l’eau permettra de ramollir vos selles et limiter le risque de constipation (ennemi public n°2 des stomisés).

Pour plus d’absorption, privilégiez les eaux minérales, fortement dosées en sodium et en bicarbonates, comme l’eau de Vichy St Yorre. Cette eau a de plus l’avantage de faciliter la digestion.

Evitez par contre les sodas, les boissons très sucrées, l’eau plate glacée, le thé, le café et l’alcool car cela peut provoquer des augmentations du débit de vos selles.

Alimentation en cas de problème

On l’a dit plus haut, les 2 ennemis principaux des stomies sont la diarrhée et la constipation, qui peuvent rendre votre situation plus qu’inconfortable avec un impact négatif sur votre santé. D’ailleurs, en cas d’arrêt complet du transit ou d’augmentation importante du débit de la stomie, prévenez immédiatement votre professionnel de santé (infirmière, médecin, diététicien…).

Pour des symptômes légers ou en première action voici déjà quelques recommandations pour vous aider.

Iléostomie et diarrhée

En cas d’augmentation anormale du débit de la stomie :

  • en première intention, prévenez vos soignants
  • supprimez pendant 48h les laitages et les légumes (sauf les carottes),
  • consommez du riz bien cuit, des pâtes et/ou de la semoule, de la compote de coing et/ou d’abricot,
  • restez hydratés mais sans excès et en évitant le café, l’alcool et les autres boissons laxatives,
  • un ralentisseur de transit pourra être administré sur avis médical.

Constipation et iléostomie

En cas de ralentissement important du débit de votre stomie ou de blocage :

  • en première intention, prévenez vos soignants,
  • augmentez la quantité d’eau que vous buvez,
  • privilégiez des aliments riches en fibres (légumes verts, fruits),
  • un laxatif pharmaceutique pourra être administré sur avis médical.

Conclusion


Adopter une alimentation appropriée lorsqu’on est porteur d’une iléostomie est essentiel pour maintenir un bon état de santé et un confort au quotidien. Prenez le temps d’observer votre niveau de tolérance aux différents aliments et apportez les ajustements nécessaires, en accord avec les conseils et recommandations de vos soignants.

N’oubliez pas qu’un bon suivi médical est toujours primordial. Consultez un diététicien ou un professionnel de santé spécialisé pour obtenir conseils ciblés et personnalisés afin de vous aider à mieux gérer votre régime alimentaire. En les écoutant et en vous écoutant, vous pourrez ainsi profiter d’une alimentation variée et équilibrée, qui s’accorde avec la santé de votre iléostomie.

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